Dans le contexte d’après guerre où voit le jour Barbie, la place de la femme dans la société est un sujet omniscient au monde occidental. Tandis que l’homme, revenu du front, se réapproprie le marché du travail, la femme tente de s’émanciper dans une Amérique puissante prônant la modernité et le rêve américain. La volonté indépendantiste féminine prend de plus en plus d’ampleur sans pour autant triompher de l’esprit pudibond et traditionaliste américain.
C’est dans ce lendemain de Seconde Guerre Mondiale que Ruth Handler, baignée dans cet esprit avant-gardiste, crée Barbie, du nom de sa fille, « Barbara ». Barbie est belle, Barbie est mince, Barbie est à la mode. Mais Barbie ne se cantonne pas à ça. La jolie poupée est également une femme affranchie au cursus scolaire conséquent et aux nombreux métiers et loisirs. La petite blonde fait en effet ses études à Willows High School avant d’entamer une carrière professionnelle pour le moins impressionnante. Avec un total de 108 métiers à son historique, Barbie symbolise, à travers sa position de femme libérée de toute hiérarchie, code ou valeur social traditionaliste, l’affranchissement progressif féminin qui lui est contemporain. Elle est tour à tour rédactrice, ambassadrice, hôtesse de l’air, serveuse, candidate aux présidentielles, femme d’affaires, styliste, grand reporter à la télévision, vétérinaire, professeur, rock star, docteur, chirurgienne, athlète aux jeux olympiques, diplômée d’Université, officier de l’Armée, officier de marine, sergent dans la marine, officier de police, médecin militaire, joueuse de base-ball… C’est ici toutes les catégories socioprofessionnelles qui sont impliquées dans cette émancipation féminine globale. Toutes les femmes, sans exception, sont concernées.
Loin de n’être qu’un stéréotype amusant, Barbie est un également un porte-drapeau de l’indépendance des femmes. Ainsi, Helen Cordes écrivait : « Barbie a permis à des millions de jeunes filles de s’y identifier et de se projeter dans divers métiers qui sont les symboles d’une émancipation ».
La  jolie poupée sulfureuse est porteuse d’un nouveau mode de vie et de socialisation. Femme sans être mère de famille, elle affiche une vie mouvementée où la valeur familiale, malgré ses nombreux frères et sœurs, n’est jamais réellement présente. Barbie, plus que dans une vie traditionnelle, s’épanouit à travers une vie sociale importante, des loisirs innombrables et de la consommation en masse. Tout en elle évoque l’indépendance. Sa vie amoureuse ne fait pas défaut avec un changement de petit-ami qui brise l’idée de fidélité soumise et souligne une certaine liberté. Par ailleurs, il est intéressant de constater que Ken, compagnon de longue date de Barbie, est conçu plus petit qu’elle, de peur d’entacher la supériorité de la jolie blonde.

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                         « Une femme sexy, désinvolte, anti-conventionnelle, mais pure »

Jack Ryan